Charles Lallemand offre en 1879 l’image d’une industrie mourante :
“L’industrie minière et métallurgique des pays scandinaves n’offre plus depuis quelques années qu’un très petit nombre de sujets d’étude réellement intéressants. Les hauts-fourneaux de la côte sud de la Norvège sont éteints depuis déjà plusieurs années. Et ceux de Suède voient de jour en jour depuis 5 ans l’horizon s’assombrir devant eux. Beaucoup sont abandonnés, un grand nombre marchent à perte. Quelques-uns, placés dans des conditions privilégiées arrivent encore à fermer leur budget avec bénéfice. La situation est critique. Les prix de vente des fers ont baissé dans une proportion effrayante depuis 1875 entrainant avec eux le tarif des salaires des ouvriers et amenant la misère chez ces derniers. La crise est descendue jusque dans les mines ; une partie a déjà succombée ; celles-là seulement, qui peuvent livrer à des prix dérisoires des minerais riches et purs, ont résisté. Ce sont généralement les plus anciennes comme Dannemora, Persberg, Norberg, Dalkarlsberg, Grangest. Toutefois leur production a singulièrement diminué,. Les autres moins favorablement situées ou fournissant des produits de qualité inférieure, avaient pour la plupart été recédées après 1870 à des industriels allemands, enthousiastes alors des grands projets et des grandes idées. Elles ont dû fermer leurs chantiers ainsi que les luxueuses usines qui avaient été construites pour l’élaboration des minerais“. M 1879 (1002)
Cette situation serait dû au prix élevé du charbon de bois et à la perte en valeur des aciers Bessemer.
François Villain relève les problèmes que rencontre le centre de Röraas en 1886 : “vu la crise que travers le cours des métaux en ce moment et le cuivre en particulier, les ingénieurs de Röros ne font aucune difficulté de reconnaître que l’extraction de pyrite destinés à l’exportation constitue en ce moment le plus clair de leurs bénéfices“.
Raoul Perrin considère que l’introduction du chemin de fer à Ameberg était une condition “sine qua non pour l’exportation du minerai“.
Les élèves de l’École assistent de manière générale au cours du 19è siècle au déclin de l’industrie minéralurgique scandinave malgré les tentatives et l’importation de procédés nouveaux tels le procédé Bessemer et les fours Martins ou Siemens. Les cas de Kongsberg en Norvège et d’Ameberg en Suède seraient uniques. Le premier centre parvient à maintenir une situation de profit. Le second, qui possède des structures industrielles récentes, a vu sa production croître lors des visites des élèves.