L’utilisation des moyens de transport concerne plusieurs étapes de l’activité minière : le circuit dans la mine pour en extraire le minerai et le transport de ce minerai de la mine à l’usine.
Les élèves ont vécu l’implantation du chemin de fer en Scandinavie au cours de la seconde moitié du XIXè siècle. L’arrivée du chemin de fer n’a pas résolu tous les problèmes. Ce dernier n’a pas pu s’implanter partout à cause des particularités locales du terrain. Le voyage entre la mine et l’usine ne pouvait se faire en train pour de nombreux centres miniers.
Dans le cas de Röraas, le chemin de fer relie la ville au réseau ferroviaire mais ne fait pas le lien entre les puits de la mine et les différentes usines autour de la ville.
A nouveau, les élèves observent les changements dans les pratiques en usage. Une fois le minerai prélevé de la paroi de la mine, il est transporté dans les galeries pour ensuite être remonté par le puits à la surface.
Léon Janet résume le transport souterrain avec l’exemple de Röraas :
“Les ouvriers mineurs ne font qu’abattre le minerai ; d’autres ouvriers sont chargés de venir le prendre et de le transporter jusqu’au puits où on le monte au jour. Autrefois tous les transports se faisaient par des charrettes ordinaires attelées d’un seul cheval, mais par suite de l’état déplorable du sol, les frais de traction étaient considérables en même temps que le matériel s’usait rapidement. Depuis quelques années, on a construit un petit chemin de fer d’un plan incliné ; les rails sont écartés de un mètre, les wagons recevant une tonne de minerai sont montés par un cheval agissant sur un manège“. J 1883 (717)
On passe d’une charrette à un wagon monté sur des rails, ce qui montre l’évolution des procédés mais la force de traction d’un cheval reste indispensable. La mine est le premier lieu on a fait usage de rails.
Charles François Duchanoy remarqué également les mauvaises conditions en sous-sol à Röraas :
“Le minerai une fois abattue est transporté au puits qui sert à le monterLe transport se fait par charrettes ordinaires, la grandeur et la hauteur des voies leur permettent de passer mais les chemins sont si mauvais que le travail d’un cheval est très restreint dans une journée“.
L’usage des wagons est commun dans toute la Scandinavie. A Persberg, Léon Janet note que “le transport horizontal du minerai se fait au moyen de petits wagonnets recevant chacun une charge de une demi-tonne. Pour l’extraction, on a une cage guidée et c’est là le seul exemple qu’on en rencontre dans toutes les mines de fer de la Suède. Par conséquent il n’y a pas de transbordement au pied du puits, le wagon étant élevé jusqu’au jour. La hauteur totale de ce puits est de 140 mètres“. De même à Sala : “Le minerai abattu est chargé dans des wagons et roulé par des hommes jusqu’aux puits d’extraction“. Là encore, la traction manuelle est nécessaire au vu des conditions de travail.
Les techniques de transport à la surface sont également complémentaires : comme dit précédemment, le train ne peut s’implanter partout, notamment sur de petites distances entre la mine et l’usine à cause du dénivelé ou des forêts. Un seul centre minier peut regrouper plusieurs mines et de nombreux puits pars lesquels le minerai est remonté à la surface. Le chemin de fer ne peut s’établir partout.
Le traineau reste le moyen de transport privilégié pour envoyer le minerai de la mine à l’usine. C’est le transport le plus adapté au contexte climatique scandinave.
A Röraas, “le transport du minerai des mines aux diverses usines se fait pendant l’hiver, en traîneaux ; ce qui limite la durée possible du travail à l’usine pendant l’été” selon Edmond Nivoit en 1861. C’est toujours le cas en 1886 : “les minerais sont transportés l’hiver en traîneaux sur le lac” d’après François Villain.
Avant l’arrivée du train, Jean Charles Galissard de Marignac écrit en 1839 que la majeure partie du transport a lieu pendant l’hiver : “en outre, tous les transports se font pendant l’hiver à l’époque où les lacs et les rivières sont gelés et toutes les routes sont couvertes d’une neige endurcie, en sorte que la surface entière du pays est rapidement parcourue par des traîneaux, tandis que les communications sont beaucoup plus difficiles et plus lentes dans les autres saisons“. M 1839 (238)
Quand la compagnie belge de la Vieille Montagne s’installe à Ameberg en 1852, elle construit un chemin de fer entre le site et le lac voisin de la ville. Ameberg semble être le seul centre qui possède de telles installations ferroviaires, probablement grâce aux investissements de la compagnie minière. Selon Alfred Focqué en 1886, “la mine est environ à 10 km de la préparation mécanique ; elle est reliée à celle-ci par un chemin de fer appartenant à la Société“.