L’étude de la mine commence le plus souvent par un bref résumé historique suivi d’une description des environs. La majorité des mines ont été découvertes au cours des XVè, XVIè et XVIIè siècles, ce qui peut expliquer pourquoi la production de la plupart d’entre elles est en baisse lorsque les élèves les visitent.
Plusieurs villes parmi celles décrites par les élèves ont été fondées après la découverte d’un filon. La mine est alors l’activité centrale de ces villes. La ville de Kongsberg en Norvège aurait été fondée en 1623 de cette manière comme l’écrit Léon Janet en 1883 : “c’est en 1623 que l’argent fut reconnu dans le district de Kongsberg. 13 ans après, l’État possédait déjà 14 mines en plein activité mais à la fin du XVIIè siècle, par suite du manque de méthode dans la conduite des travaux, une mauvaise période commença et pendant tout le 18è, les mines ne purent couvrir leur frais. Elles furent complètement abandonnées par l’État en 1805 et quelques unes d’entre elles affermées à des particuliers. En 1815, l’exploitation fut reprise mais jusqu’en 1831, elle se fit à perte et les fortes subventions du Storting (Parlement) norvégien étaient englouties chaque année. Depuis 1832, la découverte de nouveaux massifs riches a donné d’assez beaux bénéfices en même temps que des travaux d’aménagement fort bien entendus pourront probablement éviter le retour des mauvaises périodes“. J 1883 (717)
La connaissance du passé d’une mine permet à l’élève de comprendre les raisons pour lesquelles elle se trouve dans tel état lors de son passage.
Charles Lallemand témoigne en 1879 des difficultés que traversent les mines de Falun en Suède : “les mines de Falun ont fait la richesse de la ville pendant plus de cinq siècles. Elles furent autrefois très florissantes : leur production annuelle atteignait 5000 tonnes de cuivre, aujourd’hui elle sont bien déchues par suite de la redoutable concurrence que leur font les mines australiennes et américaines. La production actuelle dépasse à peine 500 tonnes“. M 1879 (1002)
Il rajoute que “les mines de Falun sont très anciennes ; elle étaient déjà exploitée en l’an 1200. Plusieurs fois elles ont été gravement compromises par des éboulements. L’un des plus importants fut celui de 1678 dont on voit encore la trace : un immense trou béant de 360 mètres de long, 120 de large et 60 de profondeur“.
Les élèves prennent également en compte la situation géographique de la mine. A savoir si elle est près d’un cours d’eau, entourée par la forêt ou encore son hauteur par rapport au niveau de la mer et la distance pour rejoindre l’usine. Ces descriptions sont toujours suivies d’une explication détaillée de la teneur en minerai des sols voisins de la mine, à laquelle les élèves associent des cartes géologiques.
Les mines de Röraas, également en Norvège, datent de 1644. Léon Janet décrit ainsi les alentours de ce complexe minier : ” les montagnes des environs de Röraas n’ont pas une très grande élévation : la plupart ne dépassent pas la côte de 1000 mètres au dessus du niveau de la mer, elles présentent des pentes très douces et des surfaces plates à leur sommet. D’ailleurs la ville elle-même étant située à 680 mètres d’altitude, la différence relative n’est pas considérable. Entre les plates-formes à bords arrondis se trouvent de larges dépressions occupées par de grands lacs tels que le Famund et l’Oresund d’où sort le Glommen ; c’est seulement un peu au dessous de Röraas que ce fleuve entre dans une vallée nettement dessinée bordée par des parvis régulières et continues“. J 1883 (717)